Mais il y en a plein, ici !...

Voilà une réaction que les opérateurs entendent souvent lorsqu’ils présentent la liste des espèces ou des habitats naturels menacés présents dans un site Natura 2000.

Tout dépend de l'échelle d'analyse... La notion de rareté ou d’abondance, ne peut s’apprécier réellement qu’en tenant compte de la totalité de l’aire de répartition d’une espèce ou d’un habitat naturel.

A l’échelle locale, la perception est souvent erronée, faute d’une vision d’ensemble...

 

Impression ou réalité... ?

ABONDANTE?

Localement, une espèce ou un habitat peut paraître abondant :

 

  •     celles qui forment des colonies (chauves-souris, certains échassiers...) sont souvent perçues comme telles.
  •     celles d’identification difficile : leur confusion avec des espèces proches et plus communes peut créer une impression d’abondance (certains insectes comme l’Agrion de Mercure par exemple).


RARE?

A l’opposé, une espèce peut paraître rare, mais l’est-elle vraiment ?

 

  •     la discrétion d’une espèce peut fausser la perception intuitive : les petits mammifères par exemple, toujours farouches et souvent nocturnes, peuvent passer totalement inaperçus. La discrétion des musaraignes pourraît les faire paraître rares, ce qu’elles ne sont pas. Le Vison d’Europe en revanche, est au bord de l’extinction !
  •     une petite taille rend l’espèce difficilement détectable par un oeil non averti. Avez-vous déjà vu le Vertigo de Desmoulin, escargot - rare - de 1,5 mm de long ?

 

L'aire de répartition : seul critère fiable...


Seule une analyse à l’échelle de la totalité de l’aire de répartition de l’espèce (ou de l’habitat) va révéler l’exacte situation :

 

  •     abondante partout ?
  •     encore bien répandue géographiquement, mais effectifs partout en régression ?
  •     localement abondante, mais disparue du reste de son aire ?


De cette analyse découlent le degré de menace de l’espèce (ou de l’habitat), donc le niveau d’urgence pour agir.

Les espèces et habitats des directives "Oiseaux" et "Habitats-faune-flore", sont tous menacés à l’échelle européenne : nous avons la responsabilité d’en assurer la conservation sur nos territoires.